A Joinville-le-Pont, l’île Fanac symbolise la reconquête de la baignade
En quelques années, les propriétaires des villas de l’île Fanac, à Joinville-le-Pont, ont remplacé leur fosse sceptique par un raccordement à une canalisation situé de l’autre côté de la rivière, sous le quai de la Marne, rive droite. Le geste n’est pas anodin, il conditionne en partie le retour à la baignade et l’accueil d’épreuves olympiques dans la Seine.
“Jusqu’à ce que nous proposions ces travaux aux habitants, ils n’avaient pas d’alternative. Lors de forts cumuls de pluies, il arrivait que le contenu de leurs fosses se déverse dans le cours d’eau. Désormais, les installations sont aux normes. Ces gens vivent au bord de la Marne, ils sont donc sensibles à la propreté de l’eau”, explique Alexis Bedu, contrôleur en assainissement de l’intercommunalité Paris Est Marne et Bois.
L’affaire n’était pourtant pas simple. Située en contrebas du réseau, cette cinquantaine de demeures ne pouvaient pas bénéficier d’un réseau gravitaire (circulation des eaux usées de haut en bas). La solution du réseau sous vide s’est alors imposée. Concrètement, des chambres de collecte des eaux usées privatives ont été construites en limite de propriété des pavillons. Dès que le volume-seuil est atteint, une station sous vide installée sur l’île aspire les effluents et les évacue dans le réseau principal.
“Le territoire a assuré directement les travaux chez les particuliers, encaissant par avance la subvention de l’Agence de l’Eau et en ne réclamant que le reste à charge aux riverains à la fin des travaux. Ce reste à charge était relativement faible, autour de 1000 euros pour un coût moyen de 5 à 6000 euros”, indique le président du territoire et du département, Olivier Capitanio. Au total, cette opération, couplée à un confortement des berges de l’île Fanac, a coûté environ 2,3 millions d’euros.
Ce lundi, la ministre déléguée aux sports, Roxana Maracineanu ainsi que la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, ont fait halte à Joinville-le-Pont pour mettre en lumière les investissements nécessaire à “baignabilité” des cours d’eau, notamment à l’approche des Jeux Olympiques de Paris en 2024, avec l’organisation de trois épreuves dans la Seine.
“Chaque été, nous avons à déplorer des noyades. Il faut développer l’apprentissage de la natation. Nous développons déjà en outre-mer des aménagements de cours d’eau pour permettre des baignades encadrées en milieu naturel. Nous souhaitons encourager cette pratique en métropole”, a expliquée la ministre, félicitant le travail partenarial ayant conduit à la mise au norme des assainissements des maisons de l’île Fanac.
Les deux membres du gouvernement ont achevé leur après-midi pour une visite du site de construction d’un important bassin de stockage des eaux pluviales dans le quartier d’Austerlitz, à Paris. Ce bassin doit là aussi, permettre de recueillir l’excédent d’eaux de pluie importantes pour éviter le déversement des eaux usées à grande échelle dans la Seine. Ces travaux menés par la Ville de Paris avec un apport financier de l’Etat (Agence de l’eau Seine-Normandie) ont commencé fin 2020.