Les conseillers numériques arrivent sur le Territoire
Alors que la moindre formalité passe désormais par le numérique, l’accompagnement sur le terrain est indispensable pour éviter de laisser des usagers sur le bord de la route. Un nouveau métier, conseiller numérique, que l’Etat entend déployer à hauteur de 4 000 postes en France dans les deux ans. Une occasion de reconversion aussi pour ces nouveaux professionnels.
“J’ai d’abord travaillé dans les ressources humaines pour ensuite me diriger vers le marketing digital mais cela ne m’a pas plu. Je voulais oeuvrer dans un domaine où je pourrais utiliser mes compétences numériques mais au service de l’humain”, explique Axelle Micho, qui s’apprête à intervenir à Bry-sur-Marne, avec une action plus spécifique pour les personnes âgées.
La mission de ces conseillers : intervenir dans des services de la commune, médiathèque, centre d’action sociale, Maison pour tous, mission locale, mairie… pour aider les usagers à gagner en autonomie numérique, aujourd’hui indispensable.
En fonction à Maisons-Alfort depuis trois semaines, Catherine Philipp a commencé à faire le tour de ces structures pour identifier les besoins. “Je suis en train de faire un diagnostic pour voir ce qui est déjà en place avant de proposer des interventions sous forme d’entretien ou d’ateliers. J’ai déjà instauré un partenariat avec l’espace des solidarités”, explique cette ancienne assistante en e-commerce, reconvertie dans l’animation et l’accompagnement au numérique.
D’autres conseillers ont été recrutés pour intervenir à Joinville-le-Pont, Nogent-sur- Marne, Saint-Maurice et Villiers-sur-Marne, qui doivent, en parallèle, achever une formation comme “responsable d’espace de médiation numérique”, un nouveau titre fraîchement créé.
Au programme des accompagnements : appropriation des équipements informatiques, navigation internet, premiers pas sur les réseaux sociaux, familiarisation au vocabulaire numérique, maîtrise d’un smartphone et de ses applications et démonstration par l’exemple, en accompagnant des démarches administratives numériques, des courses en ligne ou encore la création d’un CV.
“Une fois ces ressources maîtrisées, nous pourrons répondre plus spécifiquement aux besoins des publics rencontrés. Ce dispositif est encore très récent et il va nous falloir faire preuve d’adaptabilité. C’est la raison pour laquelle nous allons fonctionner en réseau pour favoriser le partage d’expérience avec tous les conseillers”, explique Pascal Degny, qui coordonne l’équipe. Le territoire envisage également d’étendre ce travail collaboratif avec les professionnels de la médiation numérique déjà présents dans certaines communes comme à Saint-Maur-des-Fossés, au Perreux-sur-Marne, à Charenton-le-Pont ou à Champigny-sur-Marne.
Au niveau national, la fiche de poste a été promue en début d’année par l’Etat qui vise un déploiement de 4 000 conseillers à l’échelle du pays dans les deux ans. Pour accélérer le mouvement, il a lancé un appel à manifestation d’intérêt dans le cadre du programme de relance, et accompagne financièrement le dispositif à raison de 50 000 euros par conseiller, équivalent à un Smic sur deux ans.
“La dynamique est à la numérisation de la société et des gens vont nécessairement rester sur le bord du chemin si nous n’agissons pas. L’État qui fait comme nous le diagnostic des besoins à satisfaire a lancé cet appel en proposant une incitation assez forte. Nous y avons donc répondu”, explique Igor Semo, vice-président du territoire notamment en charge du numérique et maire LR-Libres de Saint-Maurice.
Dans le Val-de-Marne, le territoire Grand Paris Sud Est Avenir a également recruté 9 conseillers numériques répartis dans les médiathèques et un conservatoire du territoire. Leur première mission a par exemple été d’accompagner les usagers dans la mise en place de leur passe sanitaire.
“Il est insupportable que des gens renoncent à des droits à cause de la dématérialisation. C’est aux outils et aux services publics de s’adapter”, enjoint Igor Semo.