Installation d'un premier PAV à biodéchets à Charenton-le-Pont
Source : Le Journal du Grand Paris
Paris Est Marne & Bois a inauguré, mardi 14 septembre 2021 en milieu d’après-midi, le premier point d’apport volontaire pour les biodéchets mis en service à l’intention des particuliers sur le territoire. Un équipement à la pointe de la technologie, qui anticipe la prochaine obligation de tri de ce type de déchets.
Permettre aux habitants de Charenton (Val-de-Marne) de trier leurs déchets alimentaires, puis de les porter dans un point de collecte ad-hoc d’où ils partiront à Stains (Seine-Saint-Denis) pour subir un dernier tri, avant d’aller alimenter des méthaniseurs pour produire du gaz vert, puis d’être épandus, sous forme de granulats, sur des champs. C’est toute la boucle décrite mardi après-midi par les multiples acteurs engagés dans cette démarche orchestrée par l’établissement public territorial Paris Est Marne & Bois.
Arnaud Ulrich, cofondateur d’Upcycle, la société qui a fourni ces bacs, explique leur fonctionnement. © Jgp
Olivier Capitanio, président du Val-de-Marne et de Paris Est Marne & Bois. © Jgp
Eric Cesari, président du Syctom, avec Hervé Gicquel, maire de Charenton. © Jgp
Un QR code permet aux riverains de recevoir par mail les consignes de tri ainsi que le code qui leur permettra d’ouvrir le bac mis à leur disposition. « Il faut expliquer aux gens les multiples vertus d’un tel tri », soulignait Arnaud Ulrich, cofondateur d’Upcycle, la société qui a fourni ces bacs.
L’apport volontaire permet ainsi d’éviter une collecte émettrice de carbone tandis que l’épandage des granulats issus de la méthanisation enrichit les terres et augmente leurs capacités à séquestrer le carbone. Par ailleurs, le tri des biodéchets réduit – considérablement – le volume collecté et donc son coût, de collecte comme de traitement. Enfin, ces collecteurs peuvent s’inscrire dans des réseaux locaux, par exemple d’agriculture urbaine.
Anticiper la réglementation
« Les biodéchets représentent un tiers de l’ensemble des déchets que nous traitons, soit 730 000 tonnes sur le périmètre du Syctom », rappelait Eric Cesari, le président de l’agence métropolitaine des déchets, présent pour cette inauguration, de même que le président du conseil départemental du Val-de-Marne et de Paris-Est Marne & Bois Olivier Capitanio, le maire de Charenton Hervé Gicquel, et plusieurs élus.
Eric Cesari en a profité pour réitérer ses demandes à l’intention de l’Etat : « Nous ne sommes pas contre le principe de la taxe générale sur les activités polluantes, la TGAP, mais son augmentation récente pèse lourdement sur nos finances, avec une augmentation de 30 millions d’euros cette année. Il nous semblerait judicieux que son produit soit affecté au traitement des déchets, pourquoi pas par le biais de l’Ademe, et nous aide à faire face aux obligations à venir », poursuivait-il.
L’obligation de tri sélectif et le traitement séparé des biodéchets apparaît comme la quadrature du cercle pour les dirigeants du Syctom. « Nous souhaitons anticiper la réglementation, résumait Olivier Capitanio, afin de réduire toujours davantage notre bilan carbone ». Déjà, des points de collecte de biodéchets équipent les écoles du Territoire et nombre de ses marchés alimentaires. C’est l’entreprise d’insertion Moulinot, dirigé par Stéphan Martinez, qui assure l’acheminement de ces biodéchets.