Grâce à l’artothèque, faites de votre salon un musée
En ces temps de fermeture des musées, cinémas et théâtres, les amateurs de culture sont dépourvus de solution. Mais les emprunts d’oeuvres à l’artothèque de Saint-Maur, eux, sont toujours possibles.
A Chaque fois que Sophie rentre de l’artothèque, le rituel est le même : ses enfants viennent commenter les œuvres d’art qu’ils vont admirer, ou subir, pendant quatre mois. « Celui-là, ça va, et on a souvent de belles découvertes, mais je me souviens encore d’une toile orange que j’ai détestée », commente en riant Manon.
A 20 ans, et grâce à l’artothèque de Saint-Maur, la jeune femme est devenue une adepte de la décoration qui change au gré des emprunts. Cette fois-ci, bonne pioche, le tableau coloré de Rémi Blanchard, membre du mouvement Figuration Libre, s’accorde à merveille avec le canapé en cuir et les murs nouvellement peints en blanc de l’appartement.
Un dispositif ouvert à tous
Si les musées sont fermés et les sorties artistiques limitées par le Covid, dans cette famille de Chennevières, on continue à aiguiser ses critiques d’art. Depuis deux ans, Sophie, quadra dynamique qui vit avec ses deux grands enfants, est devenue une inconditionnelle de l’artothèque. Un lieu assez unique, installé à Saint-Maur, et dans lequel tout le monde peut emprunter des estampes, des peintures, des photographies, quelques sculptures ou encore des lithographies. 80 % des adhérents viennent pour l’instant du territoire paris Est Marne et Bois, mais tout le monde est bienvenu.
Un millier d’œuvres, de 500 artistes différents, sont disponibles. Des établissements scolaires viennent aussi en emprunter pour les faire découvrir à leurs élèves. Des lithographies d’artistes connus, comme Calder, Mirò, Chagall, Fernand Léger ou encore Pignon Ernest côtoient des toiles ou photos plus confidentielles, mais tout aussi appréciées.
« C’est vraiment au coup de cœur, défend Sophie, qui aime emmener avec elle sa mère ou des amis. Il n’y a pas besoin du tout d’être connaisseur, juste d’apprécier ce qu’on a devant les yeux ! Il faut décomplexer les gens, ce système de prêt est formidable pour ça ! »
Sophie apprécie particulièrement les petits prix proposés par l’artothèque. Il en coûte chaque année, pour un particulier : 50 euros pour deux œuvres tous les 4 mois, 100 euros pour quatre œuvres tous les 4 mois et 150 euros pour 6 œuvres tous les 4 mois.
174 adhérents profitent déjà des œuvres
Avec trois tableaux chez elle, dans l’entrée, le salon et sa chambre à coucher, cette employée d’Air France Industries, où elle a découvert le concept d’artothèque, fait partie des 174 adhérents qui ont renouvelé leur adhésion, en 2021, malgré cette période de pandémie. « Le chiffre se maintient et les adhérents sont très assidus », se félicite Charlotte Libert-Albanel (UDI), maire de Vincennes et vice-présidente du territoire Paris Est Marne et Bois en charge de la culture.
Créée par la ville de Saint-Maur, l’artothèque a fêté ses trente ans et dépend du territoire depuis deux ans. Ces derniers mois, il a fallu faire choisir les adhérents dans un catalogue en ligne et organiser la prise de rendez-vous pour venir chercher de quoi égayer son intérieur. « Les gens sont davantage chez eux, ils profitent vraiment des œuvres en ce moment », ajoute Charlotte Libert-Albanel.
En 2020, le territoire a encore consacré un budget de 7 500 € à l’acquisition et la restauration de ses œuvres. Une façon, précise l’élue, « de soutenir les artistes, qui sont aussi bien des locaux que des grands noms, des hommes comme des femmes ».
Artothèque, au Carré Médicis, 5 rue Saint-Hilaire à Saint-Maur-des-Fossés. Accès sur rendez-vous au 01.84.23.39.61.
Catalogue sur le site : https://artotheque-saintmaur.fr/